La chasse cause des problèmes à la prison de Roberval

ROBERVAL Les gens qui se rendront près de la prison de Roberval verront au cours des prochains jours un faucon survoler l’établissement. Il n’est pas là par hasard. Il fait fuir les oiseaux migrateurs qui déclenchent sans cesse les mesures d’urgence dans la prison

La chasse aux oiseaux migrateurs bat son plein. Et ce même autour de l’établissement carcéral, qui est ceinturé de terres agricoles. Chaque fois qu’un coup de feu est tiré ou que des chasseurs s’approchent, les caméras de surveillance s’activent. C’est le branle-bas de combat à l’intérieur des murs.

«Il faut comprendre que lorsque l’on tire des coups de feu à côté d’un centre de détention, on déclenche tout un système de protection à l’interne», mentionne le maire de Roberval, Guy Larouche.

«Les chasseurs arrivent au bord du chemin. On les appelle les chasseurs rampeurs. Ils cherchent à pénétrer à l’intérieur des bois et des fossés pour s’approcher des oies et tirer. C’est eux qui vont près de la prison et qui font déclencher le système d’alarme», précise le propriétaire des terres, Robin Girard.

Pour effaroucher les oiseaux migrateurs, le centre de détention a opté pour un art ancien, la fauconnerie. Un oiseau de proie est entraîné pour faire le travail. Il est accompagné d’un épagneul breton.

«Lorsqu’ils voient un oiseau de proie en vol ou un coyote foncer vers eux, c’est un signal d’alerte. Ils vont préférer fuir plutôt que de se faire attaquer», souligne Marc-André Fortin, président du Groupe Prévost-Fortin, spécialisé dans la gestion de la faune.

«C’est vraiment spectaculaire parce que lorsque les dresseurs travaillent, on voit partir l’oiseau de proie», observe le maire de Roberval.

L’utilisation de prédateurs naturels notamment dans des aéroports a fait ses preuves. Mais c’est la première fois que la technique s’applique à un centre de détention.

«L’oiseau de proie s’amuse et vole autour de nous. Quand on le rappelle avec de la nourriture ou un leurre, il revient à nous sans s’attaquer aux outardes. Mais celles-ci ne le savent pas. C’est la même chose pour le chien. Pour lui, sa récompense est de revenir à nous pour avoir son câlin», raconte M. Fortin.

L’armée de la terre et de l’air de M. Fortin sera à pied d’œuvre dans ces champs pour les trois prochaines semaines.

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